ASSISTER... TOUT SIMPLEMENT?!

[lunalagoa]

J'ai une tante qui s'est fait opérer hier à l'estomac.

Elle avait un cancer et on lui a enlevé une partie de l'estomac. En l'ouvrant ils ont découvert 3 autres "masses" au niveau du ventre et du pancréas.

Comment puis-je aider ma tante? Elle n'a pas les mêmes croyances que moi... Elle est plutôt du style à croire que si quelquechose lui arrive c'est parcequ'on lui a jeté un mauvais oeil...

Je ne sais pas quoi faire dans ce genre de situation... je vois ma tante se laisser mourir...

Toute sa vie durant elle s'est effacée et a laissé plus de place aux autres qu'à elle-même.

Elle suit son mari oú qu'il aille et n'ouvre que rarement la bouche en sa présence. Elle ne travaille pas, elle range la maison et prépare tout ce dont sa famille a besoin. Elle a trois enfants et tous ont des problèmes de couples... elle en souffre et je crois qu'elle culpabilise! Elle a une obésité morbide qu'elle n'arrive pas à résoudre et qui lui a amené plein de problèmes de santé associés qui lui difficultent ses nuits et journées... Elle vit pour ses petits enfants et ne prend jamais de temps pour elle... Elle se culpabilise quand elle dit ce qu'elle pense. Elle laisse que les autres l'insultent... Elle a un air si pensif et triste mais ne laisse jamais transparaître les douleurs qu'elle éprouve. Elle encaisse et continu son chemin sans se plaindre... Sa seule passion "égoiste" (qui n'est que pour elle, même si les autres en profitent): les plantes! Partout oú elle se trouve, elle remplit l'espace de fleurs et de plantes!

Quelle attitude adopter... Je dois la laisser suivre son chemin de mort?

Je sais que son corps lui transmet un message atravers cette maladie mais je pense qu'elle veut vraiment mourir et dans ce cas je ne vois pas trop d'issues... C'est pas très positif comme manière de penser mais c'est ce que je ressens quand je pense à elle!


Cristina

[Philippe]

As tu déjà proposé de donner une guérison à ta tante? Une personne n'a pas besoin de croire mais seulement d'être ouverte pour recevoir la guérison.

Si ta tante refuse, c'est d'accepter cela, d'avoir de la compassion pour elle, d'accepter sa liberté de décider son chemin.

[lunalagoa]

J’ai du relire ta première phrase plusieurs fois avant de pouvoir lire la suite… J’ai pensé à beaucoup de choses pour aider ma tante mais celle-ci ne m’est jamais venue à l’esprit. Ou du moins, j’ai du la mettre immédiatement de côté…

Je suis moi-même en processus de guérison et j’ai du mal à imaginer qu’un malade puisse guérir un autre malade. Je crois que j’ai la capacité de comprendre la souffrance des autres, j’aime orienter les personnes et leur montrer les possibles sorties. Je peux les soutenir dans leurs démarches mais les guérir directement… !? Je sais que nous avons tous cette capacité mais pour l’instant je n’arrive pas à me reconnaître ce pouvoir… Pour l’instant je suis mon propre guérisseur… après, on verra.

Ma famille a un historique de cancers plutôt impressionnant. Plus que jamais je repense à l’expérience du docteur Siegel, de comment il essaye de transmettre aux malades de l’espoir dans les cas considérés dramatiques ou perdus pour la médecine (et en particulier, dans les cas de cancer) et de leur faire connaître leur force curative interne qui, dans de nombreux cas, permet un retournement presque "miraculeux" de la situation.

Merci, maintenant je sais quels seront mes prochains pas. Si elle refuse mon aide je suis prête à accepter qu'elle suive son chemin.

Cristina

[Philippe]

Si un guérisseur devait être en parfaite santé et harmonie pour aider les autres, 90% des guérisseurs seraient hors service. Quel que soit ton état, ce que tu bois ou ce que tu manges, tu es toujours capable de fonctionner comme guérisseur si tu en as le désir. C'est plutôt une question de se sentir en sécurité d'assumer le rôle et aussi de ne pas s'impliquer émotionnellement dans ce que vit la personne que tu guéris de manière à rester objective et centrée.

Si ta famille a un historique de cancer, cela veut dire que la conscience de groupe de ta famille a une certaine manière d'être et que les personnes, qui vivent cette manière d'être et ne sentent pas bien avec, ont des tensions qui se manifestent ensuite physiquement.

[lunalagoa]

Et bien… cette discussion est en train de m’asticoter, j’en rêve même la nuit…

Il est vrai que, dans un contexte un peu différent, j’ai trouvé bizarre que des gens ne puissent pas confier en une de mes amies, qui est infermière (et que je sais être très dédiée/attentives aux autres), juste parceque cette semaine elle est raplapla et que l’estomac ne vas pas trop fort, ou parcequ’ elle a un petit rhume. C’est souvent la croyance de que si elle n’arrive pas à se soigner elle-même, ou du moins éviter qu’elle soit malade, comment serait-elle capable d’aider les autres ? (Ce sont les commentaires qu’elle entend de ses malades).

Mais en même temps, je me rappelle d’un collègue qui a été voir un médecin à cause de sa naissante calvitie et qui se retrouve en face d’une personne qui présente un crâne presque complètement visible !...

Je dois reconnaître que pour l’instant c’est la façon dont je pense : Si je ne suis pas encore un exemple de guérison je ne peux pas prétendre guérir les autres…

C’est confus !

C’est vrai qu’il y a beaucoup de choses qui m’intéressent et que j’aimerais faire mais que je ne fais pas car je considère que je ne suis pas prête… c’est sans doute un prétexte, et je doute bien que je m’auto-limite, car j’ai dans ma propre expérience de vie, dû m’adapter à des situations imprévues qui me paraissaient insurmontables, difficiles à vivre, et que pourtant, j’ai outrepassé. Il y a certaines situations qui ne m’effraient plus et qui pourtant me paralysaient autrefois.

Et puis il y a aussi une autre chose : J’ai souvent l’idée, depuis toute petite, de vouloir choisir des métiers/activités qui me permettent d’aider les gens/animaux (vétérinaire, médecin/infirmier, pompier volontaire, secouriste…) mais je me suis et me dissuade vite car je m’évanouis à la vue de plaies, de sang (tant que je sais que l’être blessé est en vie car, dans le cas de cadavres, je ne m’évanouis pas. Je n’aime pas la vue, je ne touche surtout pas, mais je supporte, même si je suis vraiment triste). J’ai déjà eu deux malaises dans des hôpitaux (je ne sais pas ce qui m’a influencé dans ces deux cas). J’ai eu un malaise chez un vétérinaire, alors que j’aidais à sécuriser un animal qui était sous transfusion sanguine (et je n’ai rien vu, c’était juste la suggestion du sang !). Si quelqu’un se blesse et si j’essaye de l’aider, pour sûr que quelqu’un devra m’aider aussi… il m’est déjà arrivé d’être aidée par le propre blessé… Pour l’instant c’est quelque chose que je ne comprends pas et que je ne contrôle pas.

Quant à l’historique de cancer de ma famille je vais penser à la conscience de groupe et voir les similitudes de vies, de façon de penser entre les différentes personnes atteintes de cancer. Cela pourra aider dans les présents cas. Je reviendrai sans doute pour donner mon opinion sur les différents cas et savoir ce qui peut/a pu les engendrer.

Cristina